Pendant la saison dernière, une jeune blogueuse (L'irrégulière) va y manger avec sa mère et est très déçue de la prestation. Elle écrit un article sur son blog au titre de L'endroit à éviter au Cap Ferret : Il Giardino.
Restaurant Il Giardino |
- le service du restaurant désorganisé
- la patronne peu aimable et pas commerciale
- la nourriture ne l'emballe pas
Interrogée par la suite, la patronne explique qu'elle sert 300 personnes par jour et que cet avis critique mettait en péril son business parce que le post se positionnait correctement sur Google....
La blogueuse est venue une seule fois dans le restaurant : je m'en souviens très bien alors que je sers 300 personnes par jour, c'est vous dire si elle était aimable. Et elle écrit un article où elle qualifie une de mes serveuses de harpie. Je ne peux pas laisser passer ça. Peut-être qu'il y a eu des erreurs dans le service, ça arrive parfois en plein mois d'aout, je le reconnais. Mais cet article montait dans les résultats Google et faisait de plus en plus de tort à mon commerce, alors qu'on bosse sept jours sur sept depuis 15 ans, je ne pouvais pas l'accepter...
Les propriétaires du restaurant l'attaque en justice, la blogueuse va se défendre seule et sans avocat, le juge du tribunal de Grande Instance du tribunal de Bordeaux le 30 juin 2014 l’assène de 2500 euros d'amende.
Des avocats ont vent de cette affaire relayée par Arrêt sur images et s'étonnent d'une telle condamnation qu'ils attribuent tous au fait de ne pas avoir eu de conseiller juridique.
Pour maître Eolas :
il me semble qu'on est plutôt dans le cas d'une critique tout à fait légitimeLorsque l'on met un pied sur la toile, il faut accepter les règles implicites comme celles d'être l'objet de critiques. La porte aux faux avis est grande ouverte mais pour autant, cela fait partie de la communication d'un bon établissement :
- des concurrents vous assassinent sous couvert
- des clients se plaignent sur le net sous pseudo alors qu'ils ne vous ont rien dit en face
Aujourd'hui, les internautes sont assez formé pour savoir que tout ce qui est écrit sur TripAdvisor n'est pas légion et que tout ce qu'il y a d'écrit dans les blogs ne sont pas évangiles. Nous avons pris l'habitude de concentrer un ensemble d'informations venu de sites différents pour nous faire un avis sur les établissements.
La réaction primaire du chef d'entreprise serait de crier à l'injustice et de tenter par tous les moyens de faire disparaître cette mauvaise e-réputation.
Je déconseille toujours aux clients que je référence d'agir ainsi !
Avec un ancien client restaurant d' Arcachon, nous avons toujours essayé de répondre et de faire face et même si quelque fois c'est injuste et que les patrons sont blessé par les critiques, il est toujours moins efficace de faire enlever alors que le droit français donne des droits de réponse beaucoup plus appréciés des internautes français pour qui la liberté d'expression veut encore dire quelque chose.
Un de mes auteurs préférés, Jean Jacques Rousseau a dit :
La critique est une chose bien commode : on attaque avec un mot, il faut des pages pour se défendre.Et bien cette phrase de Rousseau aujourd'hui n'est plus vraie, même en écrivant des page, on ne peut plus se défendre à cause de l'effet Streisand.
L'effet Streisand, c'est un effet pervers de la communication en général mais plus particulièrement sur le net que je conseille de bien connaitre.
Lorsque vous essayez de cacher ou dissimuler une information, si vous voulez empêcher un avis ou une donnée de circuler sur la toile, le résultat inverse est à peu près sûr d'être obtenu et particulièrement sur Google.
C'est l'effet Streisand.
Les propriétaires de ce restaurant ne voulaient pas voir apparaître sur Google lorsque l'on tape le nom de leur restaurant cet article, et bien il est assuré que les articles publiés sur ce sujet vont truster les premières places Google sur un ensemble de recherches et ce, durablement. Difficile de devenir un des meilleurs restaurants du bassin d' Arcachon avec cette méthode....
Enfin, et c'est plus personnel, quand on est de la classe sociale qui fait du 300 couverts par jour au ronflant Cap Ferret, on se doit de faire attention au petite gens, qui en l’occurrence sont des clients.
La justice de France a été rendue dans ses tribunaux dans cette affaire, la blogueuse a tord, les propriétaires du Il Giardino ont raison.
Mais Google a aussi sa justice... et elle commence maintenant....
restaurant il giardino cap ferret |
Commentaire du restaurant Il Giardino sur le journal Sud Ouest |
24 heures après la diffusion du jugement du tribunal dans l'affaire Al Giardino / L'irrégulière dont le but était de faire ôter de la première page Google le titre L'endroit à éviter au Cap Ferret et le nom de leur restaurant suivant, et bien ce titre est apparu sur d'autres sites, en plus des articles relayant l'info, l'effet Streisand bat son plein. Ce n'est plus d'un avocat qu'Il Giardino a besoin maintenant mais d'un référenceur pour stopper la vague numérique qui est en train de submerger le restaurant du Cap Ferret !
"L'endroit à éviter au Cap Ferret Al Giardino" revient en première page Google |
Mise à jour 12 juillet 2014 : Il Giardino : conseils d'un référenceur pour s'en sortir
Les spécialistes du net ce sont les référenceurs, pas les avocats ! |
Certains pourraient voir un paradoxe dans cette affaire puisque les propriétaires du restaurant ont gagnés leur procès contre la blogueuse mais la Vox Populi y a vu elle une injustice de plus, le mouvement s'est donc amplifié et ce n'est pas fini...
De prime abord, si la stratégie du restaurant Il Giardino (qui ne possède même pas de site web pour s'exprimer ....ce qui est une erreur) est de faire la sourde-oreille les dégâts seront importants et durables. Internet a de la mémoire, à mon sens l'avenir de l'entreprise et des salariés sont en péril !
L'affaire devient donc un joli dossier perdant perdant mais le restaurant peut encore faire quelques actions pour essayer de contrôler cette vague qui va le submerger (si ce n'est pas déjà fait)
1- Virer l'avocat, qui a fait assez de dégât comme cela
2- Se faire aider d'un professionnel du net (référenceur ou spécialiste de l'e-reputation, je ne prêche pas pour ma paroisse, je n'accepterai pas ce dossier par principe mais beaucoup de confrères le feront avec autant de savoir faire.)
3- Présenter ses excuses à la blogueuse pour avoir été excessif dans les actions, après tout son texte n'était pas illégal puisque le juge ne la pas jugé comme tel. On a tous le droit de se tromper.
4- Demander la blogueuse de remettre son texte en place (mais pas le titre lui condamné pour dénigrement) et demander un droit de réponse (ce qui aurait été dû être fait dès le départ)
5- rembourser les 2500€ à la blogueuse.
6- Laisser le pro du référencement s'occuper d'endiguer la vague de contestation, il a beaucoup de moyens pour y arriver. (réoccuper sa première page Google avec des sites de l'entreprises, demander des droits de réponses là où le restaurant est cité, expliquer aux internautes qui sont intervenus le fond de la pensée du restaurant, etc)
7- Accepter la leçon qui vient d'être donnée et occuper son espace sur internet pour ne plus laisser d'autres l'occuper.(éviter une prochaine cannibalisation des Serps)
Si je donne ces quelques conseils c'est parce que si les patrons de l'Il Giardino ont été excessifs et mal conseillés (l'avocat aurait dû négocier, pas faire sa star au barreau contre une blogueuse sans défense), ils ne méritent pas de perdre pour autant leur entreprise.
Suite à l'effet Streisand, des contre-actions communautaires sont à attendre
De la part :
- de ceux qui vivent des chefs d'entreprise du Bassin d' Arcachon
- de ceux qui vivent de la renommée du Cap Ferret et qui copinent avec le restaurant Il Giardino ainsi que tous les autres chefs d'entreprise de la presqu'île. C'est inévitablement humain.
Pour les autres, je n'ai pas le discernement nécessaire et vous laisse juger sur pièce des arguments par exemple sur :
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